Témoin des Noyées

€55,00
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Bourse à dés : 

Une superbe bourse à dés qui vous accompagnera dans toutes vos parties de jeu de rôle ! Que vous jouiez à Donjons et Dragons ou n'importe quel univers, ce petit sac pour ranger les dés est l'accessoire idéal pour jouer avec style.

Confection des bourses à dés

Chaque création a été pensée, élaborée, perfectionnée par la Tisseuse de Magie elle même. Elles se composent de tissus choisis spécialement pour son design unique, d'une ouverture extensible ouvragée et de détails ajoutés à la main. Pour compléter le tout, une attache est ajoutée et accessoirisée.

L'atelier

Chaque création est confectionnée depuis la chaumière de la Tisseuse dans la région Lyonnaise. Les bourses sont d'abord formées à la machine à coudre, puis l'ouverture et les détails sont apportés manuellement et sont différents d'une création à l'autre.

Matériaux

L'entreprise qui imprime ces tissus met un point d'honneur au respect de l’environnement : pratiques durables, encres et colorants à base d’eau et efforts sur les initiatives permettant la réduction des déchets. Les tissus y sont d'ailleurs imprimés seulement à la demande afin d'éviter le gaspillage.

Dimensions :

16 cm de hauteur
10 cm de fond
L'ouverture fait 3cm fermée et 10cm ouverte

L'Histoire du Témoin des noyées

Nous avons chanté, nous avons essayé, bégayé ; nous nous sommes montrées et nous avons affronté chaque instant les regards hébétés. J’ai dû manger. J’ai dû cracher. J’ai eu sous ma dent plus d’un afflux de sang. J’ai dévoré les cœurs que je ne pouvais briser. J’ai brisé les vies comme la pierre brise la vague. J’ai été en guerre quand eux n’ont vu qu’une bête de foire ; ils ont souillé mes mers et réduit en sable nos espoirs.

Mon univers entier est tombé sous les hélices des monstres d’acier ; ma mer toute entière s’est asséchée sous les pulsions de leurs filets meurtriers. J’ai regardé mon trident se fendre, ma guerre perdue. J’ai rendu les armes, je n’ai pas tenu. Parce que demain sera toujours, mais demain sera sans nous. Parce que le monde s’est éteint en commençant par les abysses. Parce qu’ils ne respectent que ce qui se tient debout. Parce que nos chants et nos cris les hérissent.

Ils n’ont pas su écouter. Et nous nous sommes noyées. Dans notre eau et dans nos tréfonds ; sous les vagues noires et épaisses ; sous leur or immonde déversé au hasard. Et quand ils nous on vu disparaître, il était trop tard.

Nous ne sommes plus et nous ne serons plus. Il ne reste ni chant ni cri ni haine ou espoir, il ne reste qu’un silence cru. Celui de nos morts, celui de nos passés, celui que l’on abandonne à cette bourse enchantée.

Il n’est pas rare, quand on pense aux sirènes des mers oubliées, qu’on se souvienne de leurs chants. Qu’ils reviennent, même, à certains. Comme un cadeau de nos ancêtres, offert à travers le sang, par ceux qui ont un jour eu la chance d’entendre, murmuré dans les vagues, leurs mélodies lancinantes.

Moi, je ne connais pas le chant des sirènes. Je n’en connais que le cri. Celui de rage, de peur et de désespoir qui émane du Témoin des Noyées.

Je n’ai pas envie de raconter comment cette bourse a rejoint ma collection. Je n’ai pas envie d’expliquer d’où elle vient ni à qui elle a appartenu. Cette bourse est un cri d’adieu, d’une espèce à une autre. Un témoignage. Une supplication. Et une accusation.

Je l’ai ouverte et je porte maintenant ses mots en fardeau.

Alors je les répète. Parce que nous devons tous connaître les torts et partager nos efforts.

 Texte par Edouard H. Blaes